« On connait tous un enfoiré ultra-culpabilisant qui mange hyper bien, a l’air en bonne santé et se vante d’avoir la conscience tranquille parce qu’il ferait moins de mal aux animaux. Cet enfoiré, c’était moi. » 1
Avec son livre L’expérience alimentaire, Stanislas Kraland, l’auteur de cette citation à l’humour pince-sans-rire, livre un témoignage assez rare : celui d’une personne de son temps devenue végétarienne, puis végétalienne, mais qui en revient après un long cheminement intellectuel et des problèmes de santé.
Dans son ouvrage, l’auteur nous explique les différentes raisons qui l’ont conduit, comme il l’écrit, à « entrer en Véganie » 2.
Les premières semaines, il jubile : plus les semaines passent et mieux il se sent, que ce soit d’un point de vue moral ou nutritionnel. Mais cet état d’extase prend fin petit à petit, laissant place à des problèmes physiologiques et psychiques (chutte de masse musculaire, maux de têtes, sciatique, fatigue persistante, anxiété, angoisse…). Ces signaux inquiétants l’alertent sur la viabilité de son choix.
Ce journaliste et réalisateur de documentaires décide alors de creuser la question de l’alimentation végétalienne et de raconter son histoire.
De ses recherches sur le véganisme et l’antispécisme à son tiraillement permanent entre sa conscience et ce que son corps lui demande, Stanislas Kraland n’élude rien de sa tentative de conversion alimentaire.
À mi-chemin entre l’enquête documentée et la narration d’un cheminement personnel, L’expérience alimentaire est un ouvrage passionnant, tolérant, drôle, et d’une remarquable franchise.
Retrouvez en vidéo un témoignage de Stanislas Kraland évoquant son “expérience alimentaire” :
L’expérience alimentaire, Stanislas Kraland, Grasset, 2018, 256 p., 19,50 €.
1 L’expérience alimentaire, Stanislas Kraland, Grasset, 2018, p 54 ↩
2 Ibid, p 44 ↩